Nouveau départ. La nouvelle année est déjà commencée? Les nouvelles résolutions, j'en ai déjà parlé? C'est trop tard pour en faire à présent? Oui, comme si j'allais attendre l'année 2015... Non, c'est maintenant ou jamais. On efface le passé. Ou du moins on le met de côté. Il est temps d'arrêter de s'apitoyer sur son sort. On peut s'en sortir. Je peux m'en sortir. Il y a eu beaucoup de déceptions, de mauvaises décisions prises, des répercutions qui m'ont coupé le souffle, qui m'ont donné envie de tout abandonner, qui m'ont fait baisser les bras. Mais oublions cela. Car ceux qui m'ont déçu ne s'empêchent sans doute pas de vivre pour moi. Non, ça c'est certain. Il est donc temps de sourire à la vie, de sourire aux nouvelles opportunités qui s'offrent à moi, et de ne plus les laisser s'échapper. Il est temps de recommencer à vivre. Pour moi. Plus pour ceux qui jouent de moi. Juste vivre, et cultiver mon propre bonheur.

Car si je ne le fais pas, qui le fera pour moi?

Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à ressentir ça pour toi. Peut-être depuis le début? Non, je ne crois pas. Je me souviens de la première fois que je t'ai aperçu. Rapidement, à la dérobé. Je ne crois même pas avoir réellement vu tes traits. Je suis passée devant ton bureau. Comment aurai-je su que cela allait devenir mon quotidien, et que le simple fait de te voir assis, là, me rendrait heureuse, et rendrait ma journée moins insupportable? 

Ce n'est pas la deuxième fois non plus où je t'ai vu. La deuxième fois, qui fut la première ou tu me parlas. Non, à ce moment-là, je n'envisageais rien, j'avais d'autre chose en tête. Non, j'ai commencé à commettre l'erreur de m'attacher à toi quand j'ai vu que rien ne me retenait vraiment, que dans le fond, j'aimais te plaire, et j'aimais jouer avec ça. Tes yeux sur moi, ton acharnement à me vouloir. Tu ne baissais jamais les bras, même quand tu disais que tu allais abandonner. Et puis la première fois que tu m'as embrassé. La première fois que tu m'as touché. Je n'ai jamais été dupe, je savais que c'était éphémère. Mais tes mains sur moi, ta façon de me parler, ce petit côté secret, excitant... Ta façon de vouloir me faire prendre confiance en moi, ta manière de me voir vraiment, de me pousser doucement à m'ouvrir à toi, autant physiquement que moralement... D'un côté comme dans l'autre, je n'avais jamais ressenti ça, comme si tu étais le premier à me faire découvrir ça. Tu as été mon plus beau rêve. Tu es mon pire cauchemar. Je n'ai jamais été ta chose. Je le suis aujourd’hui. Je regrette de t'avoir fait entrer dans ma vie, et pourtant, il m'est inconcevable de me dire que je n'aurais pas dû. Je n'ai pas cédé facilement, et il est dur de t'oublier. Tu as été ma meilleure relation, et je n'ai pas connu pire que toi. Tu m'as rendu tellement mauvaise, et tu as fait ressortir le plus beau en moi. Tu m'as rendu heureuse. Tu me fais souffrir.

Merci pour ce que tu m'as apporté.

Maintenant, je veux juste t'oublier.

Ce serait donc ça le but? Devoir rentrer dans un moule bien préci? Devoir être comme on attend qu'on soit? C'est donc ça que nous sommes censer faire? Si autrui ne nous accepte pas, nous devrions donc changer qui nous sommes, courir après ces personnes pour leur dire qu'on est plus le même individu, qu'on est devenu la copie conforme de se qu'ils attendent de nous? Je ne sais plus, je ne veux plus faire ça. Se torturer l'esprit pour savoir ce qui ne va pas. Essayer d'interpréter, chaque parole, chaque geste, chaque comportement et tenter d'y trouver un signe. Se dire que c'est le destin, ou Dieu, ou un ange, ou je ne sais quoi encore, qui essayent de nous faire parvenir un message. Je ne veux plus faire ça. Etre persuadé d'être la cause du déraillement. Etre persuadé que ça vient de nous. Puis passer des heures à blâmer quelqu'un autre, à l'accuser elle, à l'accuser lui. Chercher sans cesse qui est le fautif. Partir à la poursuite d'un méchant, d'un destructeur de rêve. Je ne veux plus faire ça. Car je n'en ai plus la force. Car chaque nouvelle épreuve qui embrouille toutes mes pensées me fait perdre le peu de confiance que j'ai en l'humanité. Je ne veux plus faire ça. Je veux continuer à croire en la bonté des gens même si certains me prouvent le contraire. Je ne veux plus me torturer et je ne veux plus voir quelqu'un le faire à cause de moi ou d'autres. Parce que dans le fond, nous avons tous été le diable de quelqu'un, nous avons tous été la cause de souffrance. Parce que nous sommes humains. Et la pire erreur que l'on puisse faire, et que nous faisons à chaque fois, c'est de croire que l'humain peut être juste bon. Nous sommes tous le diable de quelqu'un, et je ne veux plus faire ça.

Joli cercle vicieux, hein?

Je pense à toi. Je ne peux pas faire autrement. C'est comme si ton âme était venue s'accrocher à la mienne pour ne plus jamais la quitter. Tu es là à mon réveil et je sens encore ta présence quand je m'endors. Je ne rêve pas de toi, mais je te songe tout à long de la journée, comme si je n'avais pas besoin de sombrer dans un sommeil lourd pour t'avoir avec moi.

Je n'arrive pas à croire que maintenant, c'est tout ce qu'il me reste. Je n'arrive pas à réaliser que je n'entendrais plus ton rire, que je ne verrais plus ton visage, que je ne toucherai plus tes mains. Il m'est inconcevable de me dire que je n'écouterai plus tes histoires de gym, de ta vie. Je ne crois pas en l'amour mais je n'arrive pas à m'imaginer que celui qu'il y a entre toi et mamy est parti avec toi.

Ton fauteuil est toujours là, fier et beau, comme toi. Je ne veux pas garder en mémoire nos deux dernières rencontres. Elles seront toujours là malheureusement. Toi allongé dans ce lit d'hôpital à Mondor. Toi, tout frêle. Et toi allonger sur ton lit de départ, au visage presque méconnaissable. Je préfère me souvenir de toi, le jour de ton départ de chez toi, assis dans la cuisine un peu sombre à cause des volets fermés, vêtu de ton pantalon beige et ta veste grise, sans oublier ton beau chapeau. Il me semble aussi que tu tenais ta canne et tu attendais tranquillement. En apparence sans doute. Et de toi, assis dans ton grand fauteuil, somnolant, et me souriant ou me tirant la langue en te réveillant.

Je trainais les pieds pour venir chez vous. Aujourd'hui, j'y viendrais en courant. Je courrais pour venir à ces sorties au restaurant. Je courrais pour passer une semaine aux Sables d'Olonne. Je courrais pour venir dans tes bras, pour revivre tous les bons moments qu'on a vécu ensemble et pour en vivre encore d'autres.

Je n'avais pas besoin de te le dire pour que tu le saches, mais je te l'écris quand même: je t'aime.

Il est 22h38. Je suis là, assise sur cette chaise, dans ma salle à manger. Je suis bien au chaud, dans cet appartement ou j'ai toujours vécu, où j'ai toujours eu de quoi manger, de quoi boire. Ce toit au dessus de ma tête, qui me protège, qui me rassure, me montre à quelle point je suis chanceuse. Je sais que derrière ces portes se trouvent les membres de ma famille. Une famille pas parfaite, loin de la. Une famille qui a connu, qui connaît et qui connaîtra de nombreux conflits, des tensions, des vagues de haine. Mais elle est là, toujours debout et fière, aimante et sécurisante. Je sais aussi, que grâce à ce téléphone portable à côté de moi, je peux contacter des amis, des amis en or, irremplaçables, qui me comblent de bonheur. Demain, je sais que j'irais a l'université, et que j'y apprendrais des choses afin d'avoir un bon métier plus tard. Tout n'est pas rose, c'est évident. Des membres de ma famille sont en déclins. Des amis me déçoivent, me blessent, me rendent vulnérable. Je ne suis pas sûre de suivre les bonnes études. Mais après tout, suis-je en position de me plaindre? Non. Je suis entourée de trop de bonne chose par rapport à d'autre. A vous. Je pense sans cesse à vous. Vous me manquez. J'ai peur pour vous. Je suis inquiète. Je reste debout pour vous. Car vous êtes ma seule vraie motivation, mon seul vrai but concret. Vous comptez énormément. Un jour, vous et moi formerons qu'un nous. Mais, plus que tout, lui et vous reformerez ce nous, trop longtemps piétiné. Je ferais tout pour. Il est mon courage, ma force. A lui d'être heureux. A vous de l'être.